La conférence aura lieu le 27 mars 2020, toujours à Gometz-le-Châtel !

Au menu, on parlera de Rudolf Steiner, un étrange personnage à l'origine de la biodynamie, de caca de vache (oui, oui), mais aussi de planètes, et de vin ! Sacré programme !

L'occasion se présente enfin de donner une conférence sur la biodynamie, au croisement entre la vigne et des étoiles ! Celle-ci aura lieu à Gometz-le-Châtel en février 2020. Plus d'informations bientôt !

Premier article de cette nouvelle rubrique, consacrée à la Terre, à l'agriculture et à la permaculture ! Car c'est pas parce qu'on a la tête dans les étoiles qu'on en a rien à gratter de la Terre et de ses semblables, non et fichtre non. Au contraire, même, c'est plutôt en ayant conscience de l'incroyable rareté de notre planète qu'on commence à avoir envie d'en prendre soin.

Le cerveau humain a du mal à se représenter les probabilités, mais essayez d'imaginer la chance qu'il faut que tous ces facteurs soient réunis au même endroit pour que vous puissiez lire ces lignes :

• Un soleil fonctionnant durant des milliards d'années, situé dans un coin calme de la galaxie (ouais parce que fréquenter le centre de la Voie Lactée, c'est un peu comme traverser le périph' à dos de paresseux, c'est risquer la collision à tout moment)
  
• Un soleil entouré de planètes : une chance sur deux.
  
• Une planète propice à la vie : vous me mettrez de l'eau liquide, une atmosphère sympa, et un champ magnétique pour nous protéger des coups de soleil intersidéraux.
• La vie qui apparaît effectivement et ne finit pas cramée par une météorite dans le premier million d'année.
• Quelques milliards d'embranchements hasardeux dans la chimie du vivant qui mènent à vous.

Pensez-y la prochaine fois que vous perdez au Bingo contre votre grand-mère.

Et donc pour en revenir à nos chèvres angoras, l'année dernière, j'ai alors commencé à donner quelques conférences sur la permaculture, d'après ce que j'en avais appris pendant cette formation, et aussi grâce à ma petite expérience de vigneronne dans l'exploitation de mes parents. Mais qu'est-ce que c'est que la permaculture, me direz-vous, et qu'est-ce que j'en ai à faire ? 

Peut-être avez-vous un balcon que vous rêvez de transformer en jungle tropicale alors que votre conjoint·e veut surtout de la place pour ranger son vélo et prendre le soleil  ? Ou bien un petit jardin dans lequel vous aimeriez voir quelques poules cohabiter avec un potager et la balançoire de votre fille ? Ou disons que vous être un·e sacré·e petit·e veinard·e qui venez d'hériter de 23 hectares au fin fond du Lot-et-Garonne et que vous vous demandez que faire de tout ça ? La permaculture peut vous aider !

Les racines de l'idée de permaculture sont à chercher au Japon avec Masanobu Fukuoka. Nous sommes dans les années 60 et Fukuoka est un microbiologiste qui travaille pour l'inspection des plantes pour la douane japonaise. Il raconte dans son livre qu'une maladie l'empêche de travailler pour quelques temps et qu'il a alors une sorte de révélation. Lors d'une promenade, il observe dans un fossé un plant de riz. Celui-ci pousse tout seul, sans l'aide de personne. Le doute l'envahit alors sur la pertinence des "progrès" de l'agriculture moderne, férue d'engrais, de pesticides et de travail du sol. Il quitte son travail et retourne à la ferme de son père faire ses propres expériences. Au fil des années, il y développe ce qu'il appelle "l'agriculture du non-agir". Ses techniques demandent très peu d'effort, ses rendements sont meilleurs que ceux des voisins et ses sols s'enrichissent au lieu de s'appauvrir ! Il parcourt le monde pour continuer d'affiner ses idées et de s'enrichir au contact des autres agricultures.

Sa vision va trouver un écho dans le travail de deux Australiens, Bill Mollison et David Holmgren, qui prennent conscience des ravages de l'agriculture dans leur pays : érosion des sols, baisse de la fertilité, perte de la biodiversité, pollutions... Ils font un calcul simple : une forêt naturelle, non cultivée, produit deux fois plus de masse vivante (biomasse) qu'un champ cultivé, et cela sans intervention humaine. Ils repensent notre rapport à la nature et à notre façon de produire de la nourriture et forgent le terme de permaculture, qui est la contraction de permanent et culture, culture permanente ou culture durable en français.

On pourrait définir la permaculture de façon courte par une façon de concevoir des systèmes qui soient productifs (en nourriture, en bois, en beauté...), économes, résilients (qui se rétablissent rapidement après une perturbation) et sans déchets.

Un système, ça peut être votre balcon, votre maison, votre terrain agricole, mais cela peut aussi s'appliquer à de nombreux domaines comme l'énergie, la gouvernance ou l'enseignement. Le schéma en forme de fleur, ci-dessous, montre tous les domaines où la permaculture peut s'appliquer. Il ne s'agit donc pas forcément d'agriculture, même si c'est le terreau de naissance de cette idée (ouais, je sais, jeu de mot facile).

La permaculture a plusieurs sources d'inspiration :

• la nature : comme on l'a vu, les systèmes naturels sont très productifs, résilients et sans déchets.
  
• les sociétés "traditionnelles" : les maraîchers parisiens du siècle dernier par exemple, qui savaient produire énormément sur de toutes petites surfaces.
• les connaissances scientifiques : on sait aujourd'hui par exemple qu'il ne faut pas enfouir le fumier dans le sol.
  

Elle a également trois principes, écrits ci-dessous, qui forment l'éthique de la permaculture et en résument l'état d'esprit.

En ayant ces grands principes en tête, la permaculture vous propose des outils, des façons de penser pour que vous puissiez agencer votre petit balcon. On verra ça dans le prochain article, avec des exemples concrets !

Bibliographie
"La révolution d'un seul brin de paille" Masanobu Fukuoka, 1975.
"Permaculture" Perrine et Charles Hervé-Gruyer, 2015.
"Permaculture" David Holmgren, 2002.

Vous voulez en savoir plus ? Consultez mes prochaines dates de conférence ou demandez moi un devis pour venir en donner une près vous !