Article publié pour la première fois le 18 juillet 2014. Vous trouvez que le mois de juillet est un peu trop chaud à votre goût ? Ne vous plaignez pas ! Sur Mercure, la journée dure 3 mois et la température peut atteindre 400° C ! Cette petite planète, la plus proche du Soleil, a de nombreuses particularités, en plus de ses températures caniculaires. Elle a par exemple une composition interne différente des autres planètes. Une équipe d’astrophysiciens suisses vient de proposer un nouveau scénario de formation, qui permettrait d’expliquer cette différence. Dans notre système solaire, toutes les planètes ne se ressemblent pas. Certaines sont constituées principalement de gaz, ce sont les géantes gazeuses comme Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. D’autre part, il y a les planètes telluriques, comme la Terre, Mars, Vénus et Mercure, qui sont principalement constituées de roches et de métaux. Sur le schéma ci-dessous, on peut voir que toutes les planètes possèdent un noyau métallique, un manteau et une croûte constitués de roche. Par contre, Mercure semble avoir un noyau énorme par rapport à sa taille. Le noyau de Mercure représente 65% de sa masse, alors que pour la Terre, c’est seulement 32%. Autrement dit : Mercure n’a quasiment pas de manteau ! Une collision tout en douceur De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer cette différence, comme la collision avec d’énormes météorites qui auraient arraché de la matière à Mercure ou l’influence du Soleil qui aurait empêché la planète de former son manteau mais aucune n’est parfaitement satisfaisante. Mais ce qui est bien, c’est que les physiciens adorent les théories qui ne marchent pas : cela veut dire qu’il y a encore beaucoup à découvrir ! Une équipe de l’université de Bern vient de proposer un nouveau scénario. Mercure aurait percuté une ou plusieurs fois une autre planète, la Terre ou Vénus, à l’époque où les planètes étaient en cours de formation. Mais ce ne serait pas une collision genre Deep Impact où presque tout le monde meurt à la fin et où Mercure finit en petits morceaux. Ce serait plutôt le genre de collision en douceur avec délit de fuite ! Juste assez pour arracher une bonne moitié du manteau de Mercure, manteau qui est ensuite attrapé par la gravité de l’autre planète. Les astrophysiciens s’accordent à peu près sur l’idée que Mars et Mercure sont les deux seules survivantes d’une population d’une vingtaine de petites planètes. La plupart se sont aggloméré par collisions successives sur la Terre et Vénus. Contrairement à Mercure, Mars n’aurait jamais été percutée. La prochaine fois, sur la plage, regardez le sable entre vos orteils, vous trouverez peut-être un petit morceau de la planète Mercure. Pour en savoir plus :
0 Commentaires
Votre commentaire sera affiché après son approbation.
Laisser un réponse. |
Qui écrit ?
Sarah Fechtenbaum Docteure en astrophysique et médiatrice en sciences Catégories
Tous
Archives
Janvier 2024
Retrouvez mon dossier Trous noirs dans la revue l'Eléphant
Mon blog dans la sélection des meilleurs blogues de sciences en français 2013 !
Les sites que j'aime
Futurasciences Astronomes Images de la NASA Tu mourras moins bête Science Daily Daily Galaxy Piqûre de Curiosité |